Guideur, un métier passionnant… mais qui peut aussi être très éprouvant !

Pour être guideur il faut bien sûr être passionné de moto mais cette passion doit aller bien au delà de celle d’un grand nombre de pratiquants.

Une petite anecdote pour voir à quel point il faut l’être et quelque peu aguerri à la pratique de la moto.

Lundi 16h41, appel téléphonique d’un prestataire de guidage fort ennuyé.

Il cherche « dans l’urgence » un guideur pour un convoi à prendre à 09h00 le lendemain à BREST… (565 km) Confirmation par mail à 17h00.

Je considère qu’il est trop tard pour prendre le départ le soir même, (faire le complément de plein suite au convoi du matin, charger les affaires, rouler, s’arrêter pour manger, les pleins, trouver un hotel aux alentours de minuit sur place …)

Je prends le départ à 02 heures, arrive à BREST peu après 08h00 en ayant refait le plein de carburant et pris un café à mi-chemin.

Je suis à l’heure pour la prise en charge. Il se met à pleuvoir très fort. Le convoi est effectué sous une pluie battante rarement entrecoupée par de courtes éclaircies. Fin de convoi à 13h00 à LAMBALLE. Il est temps d’aller manger !

Après le repas, direction LA ROCHELLE pour prendre un convoi le lendemain. En cours de route, après avoir fait un nouveau plein de carburant, pris un café et de nouvelles douches tout au long du trajet fait pour partie de nuit, nous y arrivons à  20h00.

Bilan de cette journée 18 heures 00 d’amplitude de travail dont 14h00 sur la moto.

Mercredi, journée de guidage 10h00 à 19h00 dont 07 heures 00 sur la moto.

Jeudi, journée de 08h30 à 16h30 (arrivée à destination du convoi non loin de MONTLUCON) Il reste le retour qui se fait à l’issue. 545 km à faire et arrivée à la maison à 22h00 avec une journée de 13h30 sur la moto.

Pour résumer, en 60h00 d’amplitude de travail, j’ai passé 34h30 sur la moto. J’ai fait « mes 35 heures de moto » en 3 jours !

Il faut absolument être bien plus que passionné pour faire cela et cette activité est un vrai métier. Celui ou celle qui souhaite le faire doit accepter certaines contraintes qui vont bien au delà que ce que la grande majorité des motards peut connaître.

Je vais en profiter pour dire qu’il n’est, pour des raisons évidentes de sécurité, aucunement satisfaisant de devoir travailler dans de telles conditions (et ce entre autres en raison d’un manque d’anticipation de la commande de prestation)

De plus pour en revenir au chapitre « Dessous d’une activité » au cours des 34h30 de moto, elle a fait 2079 km ce qui correspond à une charge financière d’un tiers de la facture de révision, un tiers de la facture du pneu arrière, un sixième du pneu avant, etc,

Il serait très réducteur de la part des affréteurs de ne vouloir compter que le kilométrage de guidage car il ne représente très souvent qu’une infime partie du kilométrage fait par la moto et le guideur. Dans le cas présent cela représente la bagatelle de 240 €uros rien qu’en frais d’amortissement (achat uniquement) de la moto.

En effet, en 50 prestations de ce genre, soit 150 jours, cela fait plus de  100 000 km, kilométrage à partir duquel on doit sérieusement penser à remplacer la moto…

On pourra toujours parler de la valeur résiduelle de la machine. Quelle est t’elle sur une machine avec 100 000 km ou plus au compteur ? Négligeable lorsqu’il s’agît d’en racheter une neuve totalement équipée.

Et dire que les affréteurs et transporteurs trouvent les prestations chères !…

Nous devrions peut-être les emmener avec nous ?