Guidage de convois exceptionnels de 3ème catégorie, dessous d’une activité méconnue !

Si pendant des années le guidage des convois de 3ème catégorie s’est fait par les personnels motocyclistes des CRS, de la Police et de la Gendarmerie, le législateur quelque peu incité par les transporteurs a souhaité, dans le cadre de la RGPP, passer le relais à des entreprises ou des indépendants spécialisés.

La prestation de ces personnels fonctionnaires de l’état était le point de passage obligé pour que le convoi de 3ème catégorie puisse partir du point A et arriver au point B.

Le mode de calcul de cette dernière était basé sur un prix kilométrique et un forfait horaire du personnel. Les frais de bouche et d’hébergements étaient pris en charge séparément par le transporteur qui au fur et à mesure de l’avancement du convoi, nourrissait et s’occupait de faire héberger à l’hotel les motocyclistes « convoyeurs »

A l’arrivée du nouveau mode de fonctionnement, quelques transporteurs semblent avoir eu des sueurs froides à la vue de la somme demandée pour une prestation de guidage.

Il convient de rappeler certaines choses.

Selon les institutions il arrivait que le paiement se fasse de la manière suivante : Une avance, le paiement lors de la prestations des frais de  bouche et d’hébergement, puis une régularisation (comprenant le recalcul du kilométrage réel, des heures réelles et de la consommation réelle)

Les trois sommes payées de façon séparées sont raisonnables… et pourtant selon quelques professionnels du transport le montant demandé pour une telle prestation aujourd’hui est complètement déraisonnable !

De plus, le prix de la prestation ne comprenait pas le montant d’une assurance TOUS RISQUES que le transporteur devait prendre en plus pour la durée du convoi et ceci « Départ résidence à retour résidence »

Il est donc indispensable de préciser :

Ajoutés les uns aux autres, les montants payés aux institutions par les transporteurs ou affréteurs correspondent à peu de chose près à la somme demandée par les guideurs. Pour ces derniers il peut s’agir d’un forfait ou tout, absolument tout est compris (sauf allongement de la durée de la prestation suite à des impondérables)

Le guideur tire son revenu d’une partie de sa ou ses prestations.

La tenue et l’équipement complet du fonctionnaire est payé et remplacé par l’état et ceci pour les besoins de TOUTES les missions du fonctionnaire. Pour le guideur, tout ceci est à sa charge ou celui de son employeur et uniquement pour les missions de guidage.

L’état n’a pas besoin de souscrire une assurance professionnelle, il est son propre assureur et couvre la responsabilité de son personnel. Pour le guideur indépendant ou l’entreprise, le recours à un contrat spécifique « RC PRO guidage » est obligatoire et la cotisation… est… « conséquente »

La moto est achetée pour le guidage, équipée pour le guidage et assurée pour le guidage… Il en est de même pour l’équipement du guideur.

Les motos de l’état ne servent qu’accessoirement au guidage et ne sont pas amorties QUE par le guidage…

La moto du guideur est entretenue chez un agent ou concessionnaire qui facture l’heure de main d’oeuvre entre 50 et 70 €uros.

Celles de l’état sont entretenues au titre de TOUTES les activités du motocycliste par des ouvriers d’état mensualisés et non payés à l’heure.

Ainsi la révision de la machine du guideur (tous les 6 à 10 000 km) impacte directement son chiffre d’affaire, ce qui n’est pas le cas pour l’état. Il en est de même pour ce qui est des pneumatiques. Un pneu arrière tous les 6 à 9 000 km,  un pneu avant tous les 12 à 18 000 km.

Il ne faut pas comparer le prix de revient d’une voiture pilote et d’une moto de guidage :

En effet, rien que pour les aspects entretien, assurance d’une moto pour usage professionnel, durée et kilométrage nécessaire à son amortissement, ils ne sont en aucun cas comparables entre ces deux catégories de véhicules. Il est important de prendre en compte les paramètres suivants :

Un fourgon consomme du gazole et non du SP 95.

Le chauffeur d’une voiture pilote mange souvent dans son fourgon, il dort dans son fourgon… ce qui n’est pas le cas du guideur moto que ce soit lors de la prestation de guidage mais également lors des liaisons aller et retour.

Voilà comment des frais induits par la particularité de ce métier font que le montant d’une prestation de guidage peut, suivant le type de prestation, être sensiblement supérieur à celui d’une voiture pilote.

Il ne faut surtout pas occulter le fait qu’une partie du coût induit par l’accompagnement des convois exceptionnels par les forces de l’ordre était payée par… nos impôts…

Ce qui peut ne pas sembler évident à brule pourpoint peut le devenir après lecture de ce chapitre.